Tout ça pour ça... La nomination de Vincent Baudriller et Hortense Archambault à la tête du Festival d'Avignon a de quoi laisser perplexe. Le départ de Bernard Faivre d'Arcier aurait pu être l'occasion de marquer la fin d'une époque : celle de la toute-puissance du programmateur, tel que l'incarnait BFA jusqu'à la caricature : soucieux d'équilibre, de consensus, de bonne gestion, partisan de l'état des choses et du non-choix. Il aurait pu permettre à une personnalité d'envergure d'incarner un nouveau souffle, à la hauteur du symbole que représente Avignon et alors que le festival est menacé d'étouffement. Or, le choix d'un directeur a surtout tenu du marché de dupes, riche en occasions manquées. Certains en auront conçu une légitime amertume, tel Olivier Poivre d'Arvor, sollicité par le ministre en juillet, écarté sans explications quelques semaines plus tard. L'épisode Ariel Goldenberg qui a toujours démenti être candidat tient aussi du trompe-l'oeil, sur l'air de : «On vous voudrait bien, mais on ne vous veut pas.» Quant à Jacques Blanc, qui semblait conjuguer beaucoup d'atouts, il n'a jamais été sérieusement pris en compte. Personnalités fortes, ces trois-là étaient, il est vrai aussi, des non-artistes. Mais le ministère ne semble pas non plus avoir cherché vraiment de ce côté : la candidature d'Olivier Py, qui représentait une option radicale, a à peine été considérée. Quant à la recherche en catastrophe d'un artiste étranger, tels Alain Platel ou Christoph Marthaler
Les enjeux artistiques oubliés
Article réservé aux abonnés
par René Solis
publié le 27 novembre 2002 à 1h54