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Libération
Critique

Malin Manson

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publié le 29 novembre 2002 à 1h56

Une usine à gaz. C'est là, à Williamsburg en plein New York, dans un ancien local industriel, que Caden Manson, jeune homme poupin (dans les 26 ans) au sourire très nature, et ses complices du Big Art Group bricolent des performances de théâtre vidéo gonflées dans un esprit d'artisanat ultrasophistiqué. Toute l'action de Flicker ­ présenté à Créteil en première européenne ­ concourt à la réalisation d'un film en temps réel. Mais c'est une formidable énergie qui se dégage de la course des corps en scène.

Un écran en trois panneaux occulte partiellement le travail des acteurs qui font les protagonistes, la doublure et manipulent eux-mêmes les petites caméras vidéo. Cet espace scénique dédoublé à l'horizontal révèle simultanément l'endroit et l'envers du décor, permettant de regarder l'image en même temps que sa fabrication et d'interroger le regard comme oeil témoin.

Volontairement grossier, le scénario est lui-même éclaté. Entre un remake de film d'horreur (une joyeuse équipée nocturne décimée par un serial killer) et l'histoire de Justin, suicidaire maniaco-pervers aux prises avec ses copains tout aussi «barges» et une infirmière aux gants écarlates. La marche s'accélère dans le dernier quart d'heure, les deux histoires se fondent pour finir en un gigantesque accident de voiture. En renfort, une bande-son catastrophiste déclenche tour à tour une pluie battante, un incendie, une montagne de tôle froissée ou un suspense à trois balles.

Bidouillages ciné. Sous l'écran, un fatras d