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Libération
Critique

Magic System, gloire du zouglou

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publié le 30 novembre 2002 à 1h56

Le gaou, beaucoup de jeunes n'ont plus que ce mot à la bouche, tout comme, depuis peu, certains programmateurs en radio et en télé, de TF1 à M6. Si ces derniers avaient été plus malins, ils auraient même pu en faire leur tube de l'été. Car cela fait maintenant deux ans que toute l'Afrique et, par extension, les boîtes afro-antillaises de l'Hexagone, vibrent sur ce refrain : «Premier gaou n'est gaou "ô", c'est deuxième gaou qui est niata "ô".»

L'idiot. Ecrite par le groupe de zouglou ivoirien Magic System, 1er Gaou se serait vendu à près de 300 000 exemplaires en France, après avoir dépassé le cadre communautaire. Ces quatre jeunes originaires de Markory, un quartier pauvre d'Abidjan, s'apprêtent ce week-end à remplir l'Olympia (fans de la première heure et derniers conquis mêlés), accompagnés par leurs musiciens, les Super Gaou. «Le gaou, c'est quelqu'un d'idiot, de pas à la page, explique Asalfo, la voix du refrain. Dans cette chanson, il s'est déjà fait avoir une fois et refuse de se faire à nouveau berner, parce que dans ce cas-là, il deviendrait niata, un supercrétin en argot.» Le gaou, donc, a une copine très matérialiste qui refait surface dès que son pigeon a du succès et gagne de l'argent.

Avant de devenir un tube comme un autre, récupéré par tous (le pire étant la version supermarché de Bob Sinclar), 1er Gaou est le premier succès du zouglou, une musique ivoirienne revendicatrice jouée sur des percussions : «Ce sont les étudiants qui ont lancé ce mouvement qui, aupara