Avec la Vita Alessandrina, Stéphane Olry et Corinne Miret signent probablement leur plus beau spectacle. Celui où les effets d'hyperréalité, les jeux de mise en abyme et ses infinis ricochets de sens font mouche autant qu'ils touchent au coeur, avec cette élégance oulipienne dont les deux artistes ne se départissent jamais.
Cacahuètes et coton. Ce projet d'écrire à partir de l'histoire de sa famille levantine, Stéphane Olry l'a trimballé longtemps. Il faut dire qu'à elle seule, la branche maternelle contient tous les ingrédients propres aux mythologies. En premier lieu son cheikh Bacos, un Grec catholique originaire de Damas et réfugié à Alexandrie au XIXe siècle, où il fit fortune dans le commerce des cacahuètes et du coton qu'il avait coutume de mouiller avant de le vendre... au poids. Jusqu'à ce que la mort en juillet 1999 du dernier témoin, Bernard de Zogheb (neveu de l'arrière-grand-mère), ne fasse resurgir d'un coup la mémoire enfouie du père, disparu six mois plus tôt et qui lui aussi, fils de militaire français né à Beyrouth en 1917, avait fait partie de ce monde englouti.
Conçu dans le cadre du Festival d'automne avec le metteur en scène Xavier Marchand, complice de longue date déjà, le spectacle raconte moins l'histoire d'une famille, que celle d'une (en) quête de cette histoire, dont l'aboutissement utopique, la réalisation architecturale d'une tour généalogique, dresse le constat d'une impossibilité. Le dispositif, avec vidéo, bande sonore et rétroprojecteur, prend