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Libération
Interview

Une oeuvre «chaotique et organisée»

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publié le 6 décembre 2002 à 2h01

La galerie parisienne Nathalie Obadia avait déjà montré deux fois (en 1994 et en 2000) des toiles de Fiona Rae. Mais l'artiste anglaise, née en 1963 à Hongkong, formée au Goldsmith's College dans les années 80, n'avait encore jamais eu de grande exposition dans une institution française. Celle de Nîmes, qui rassemble une trentaine d'oeuvres, est donc une première magistrale.

Pour éviter l'écueil d'une rétrospective prématurée, Françoise Cohen, la directrice du Carré d'art, a pris le parti de ne montrer que cinq oeuvres datées de 1990-1991 et accrochées dans la première salle, pour enchaîner avec des séries récentes, Black and White Series (1997), Black Series (1998), Font Series (2000-2001). Abstraction raffinée qui juxtapose, comme dans un rébus, figures géométriques, virgules, lignes souples, balayages ou flammes de couleurs. Autant d'éléments auxquels s'ajoutent des lettrines et typographies variées qui, suspendus dans l'espace du tableau, composent une chorégraphie de la complexité et d'un chaos pensé et orchestré.

Vous travaillez la couleur de façon sophistiquée. Quelle valeur lui donnez-vous ?

Comme je souhaite que chaque toile ait des couleurs spécifiques, celles-ci ont chaque fois une source particulière. Pour la série Black and White, l'origine était une vidéo des Spice Girls filmée en noir et blanc avec des lumières qui passaient dedans. Je n'ai pas de tonalité favorite et j'aime les couleurs difficiles et grinçantes. Expérimenter des couleurs qui ne sont pas à mon go