D'abord, un couloir de caisses en bois vides, façon entrepôt. Se serait-on égaré dans les soutes du musée ? Puis, voilà quinze rayons style supermarché où des centaines d'objets sont empilées verticalement. Ce grand bazar» de design, 620 pièces prélevées parmi la collection du Fonds national d'art contemporain (Fnac), constitue l'ossature de l'exposition «Moins et Plus» présentée au musée d'Art moderne de Saint-Etienne (1). C'est donc avant tout la sortie des réserves de ce «fonds», créé en 1981, sa richesse habituellement dissimulée et sa découverte à travers un inventaire sélectif, qui sont ici soulignées par la commissaire Christine Colin et le scénographe Frédéric Druot.
Sans négliger le fonds ? Ces objets utilitaires ont certes autant de sens à l'étal d'un grand magasin qu'alignés dans un musée. On peut en effet, grâce à ces éventaires verticaux, consommer une chaise par son double fond, la disséquer du dessous, comme au BHV, et non plus lui conférer une valeur d'icône. Mais encore fallait-il classer ces pièces pour qu'elles ne deviennent pas des paquets de lessive. Qu'elles racontent aussi des histoires, à commencer par celle du «nouveau design» européen des vingt dernières années. Pour ordonner cette saga orchestrée par 100 designers internationaux, c'est «Less is more» («Moins, c'est plus»), maxime énoncée par l'architecte moderne allemand Ludwig Mies Van der Rohe, qui est convoquée. Et reformulée, en un «Moins et Plus» consensuel, selon Philippe Starck. Ce sont des v