«Dans la lueur de l'aube, il y a un homme qui avance sur la plaine en creusant des trous dans le sol. Il se sert d'un instrument à deux poignées et il l'enfonce dans le trou, et il fait jaillir une étincelle de la pierre dans le trou avec son acier, trou par trou, arrachant le feu à la roche que Dieu a placée là.» Le travail photographique de Shana et Robert ParkeHarrison, couple de trentenaires installé dans le Massachusetts, entretient sans doute une relation ténue avec les mots de Cormac McCarthy. On pourrait aussi bien songer à un titre du groupe Godspeed You Black Emperor !, un dessin de Léonard de Vinci ou une séquence d'Eraser head de Lynch.
Baroques. La mort n'est pas au coeur des images que les ParkeHarrison conçoivent durant des semaines. Mais elle s'y glisse jusqu'à devenir le compagnon personnifié de cet homme seul, en complet-veston élimé, dandy d'après la fin des temps qui s'épuise au beau milieu de champs déserts. Inconnus en France à peine a-t-on découvert certaines images sur le stand de la galerie new-yorkaise Bonni Benrubi, lors du dernier Paris Photo , les ParkeHarrison déclinent inlassablement les différentes faces d'un univers créé de toutes pièces. Baroques, assez pompières, leurs photographies sont d'une rigueur distillant un sentiment de douceur ou de malaise sidérant.
Chaque série, présente dans le livre The Architect's Brother et intitulée Cardboard Sky, Promisedland ou Kingdom, est construite selon une même démarche : un homme, grand et dépenaill