Pour les photographes travaillés par la représentation du Christ, la réalisation d'images passe forcément par la recherche d'accessoires : couronnes d'épineux (chez Bettina Rheims et Serge Bramly), poissons (chez Alvarez Bravo), Freesbee-auréole (chez Kurt Markus), cheval à crucifier (chez Witkin), squelette (chez Paul Strand), agneau, croix de taille humaine et toutes sortes d'instruments de la Passion... Et puis il faut du monde : des femmes nues avec crâne au pied figurant Marie-Madeleine et une pléthore d'apôtres, dans les attitudes codifiées de la Cène de Léonard de Vinci.
L'historique de l'image christique en photographie n'avait jamais été fait. Une exposition touffue présentée au Patrimoine photographique comble cette lacune.
Au total, on voit quelque 130 images, de 1855 à nos jours, des débuts au service de la peinture à la création contemporaine en passant par la photo de reportage, notamment dans les territoires occupés. Déplorations, lamentations, descentes de croix, Pietà, une image lenticulaire d'un Christ en croix qui fait de l'oeil... L'exposition qui montre aussi diverses icônes de l'histoire de la photo, comme le Che mort sur son lit de pierre ou la mère japonaise et son fils victime du mercure d'Eugène W. Smith doit ensuite aller à Jérusalem et aux Etats-Unis. Conservateur au musée d'Israël, Nissan N. Perez en est le concepteur.
Comment expliquez-vous cette présence de l'image du Christ dans la photographie d'aujourd'hui et même dans la publicité ?
Le Chri