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Libération
Critique

Modernité et compagnies

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publié le 17 décembre 2002 à 2h10

envoyée spéciale à Monaco

Où va se nicher la modernité ? C'est le genre de question simple qui taraude le visiteur à l'issue du marathon festivalier dédié à la danse à Monaco. La danse contemporaine s'y trouve bousculée dans son avant-garde par d'ancestrales cultures, le hip-hop la relègue au rang d'antiquité, tandis que les nouvelles technologies s'en mêlent pour nouer un dialogue corps-écran-public. Pour Norbert Corsino, chorégraphe versé dans les installations vidéo poétiques, «ce n'est pas un hasard si le prix Dance Screen (compétition de films consacrés à la danse dont il était cette année membre du jury) est un documentaire plutôt qu'une chorégraphie.»

La deuxième édition du Monaco Dance Forum aura eu la vertu de mettre à jour les murs d'incompréhension qui séparent les tribus de la danse. Ateliers, spectacles (avec Bill T. Jones en guest-star), performances de compagnies du bout du monde, expérimentations multimédias, discussions d'experts et remise des oscars de la danse, les Nijinsky Awards (1), lors d'une soirée de gala, tout était réuni, grâce à un budget confortable (plus de trois millions d'euros), pour provoquer les rencontres. En une matinée, le visiteur pouvait observer les demoiselles en pointes et chignon passer leur «audition de premier emploi», s'abîmer dans les vertiges de corps en chute libre (l'excellente sélection de films expérimentaux de l'Arts Council of England) et applaudir les trémoussements d'un duo canadien couvert de Velcro.

Ecueil au partage. L