Des tombes gauloises spectaculaires mêlant chevaux et cavaliers à Clermont-Ferrand, une nécropole, la plus grande d'Europe, datant de cette époque découverte à Bobigny... Le passé fascine le public, mais pas les élus de droite qui, par surprise, se sont déchaînés contre l'archéologie préventive le 18 décembre, lors des dernières discussions sur le projet de loi de finances 2003. Contre le gouvernement, ils ont voté une diminution des moyens de ce secteur qui emploie 1 500 personnes en France, regroupées au sein d'un établissement public : l'Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives).
Les communes au créneau. Côté recherche, pourtant, le système fonctionnait bien depuis la loi du 17 janvier 2001 qui, après des années de bagarre des archéologues, leur donnait enfin un statut. En cas de nouvelles constructions (autoroute, TGV, aéroport, immeubles), des fouilles préventives sont obligatoires, la loi en a confié l'exécution à l'Inrap et a prévu pour les financer une redevance, à la charge de l'aménageur. C'est là que le bât blesse. Car la facture se révèle parfois très lourde, notamment pour les communes rurales qui n'ont pas les moyens. D'où la colère des élus.
Députés et sénateurs ont démarré l'offensive en novembre en déposant des amendements visant à supprimer ou à réduire de moitié la redevance (Libération du 26 novembre). Estimant trop chères les fouilles de la rocade de contournement de sa ville, Daniel Guarrigue, député maire de Bergerac en Dordogne,