Naples envoyée spéciale
En cette veille de Noël, polémiques et petits scandales agitent Naples. Il y a deux semaines, le traditionnel arbre de Noël, offert chaque année par le riche commerçant Antonio Barbaro pour décorer la galerie couverte Umberto I, était dérobé la nuit même de son installation par des gamins des quartiers. Quelques jours plus tard, Rosa Russo Iervolino, maire de Naples, mettait son veto à la distribution du programme de l'opéra Don Giovanni, mis en scène par Mario Martone, la veille de sa première au théâtre San Carlo : sponsorisé par une marque de sous-vêtements, le programme était illustré de photos de jeunes femmes en petite tenue posant sur la scène de ce théâtre inauguré en 1737 et longtemps considéré comme le plus beau et le plus vaste du monde. Une histoire qui n'est pas sans rappeler le scandale provoqué cet été à Salzbourg par le Don Giovanni dirigé par Nikolaus Harnoncourt, où figuraient des Proserpine en soutien-gorge et slip sponsorisées par la marque de lingerie Palmers (Libération du 12 août).
Samedi dernier, une autre polémique est née avec l'inauguration, sur la place du Plébiscite, d'une installation de l'artiste allemande Rebecca Horn : 333 crânes en bronze, scellés entre les pavés devant l'église San Francesco di Paola et surmontés de 70 auréoles de néon. Pendant toute la semaine qui précédait, les Napolitains, alertés par des articles de presse peu amènes, se pressaient autour des barrières, derrière lesquelles des ouvriers mettaient un