Le meilleur orchestre français n'a pas de salle. Plus grave, Paris ne dispose pas d'auditorium symphonique. L'Orchestre de Paris fut installé à Pleyel, dans les années 80, par la volonté de Daniel Barenboim. Lors de la célébration du 30e anniversaire de l'orchestre, en 1997, Catherine Trautmann annonce que l'Etat rachètera Pleyel. Un an plus tard, le jour de la nomination de Christoph Eschenbach, la ministre clame que l'Etat allait, en fait, construire «un auditorium tant nécessaire à la vie musicale à Paris». Au même moment, la salle Pleyel était vendue à Hubert Martigny, qui refusait de renouveler le bail de l'orchestre.
Depuis, Georges-François Hirsch et Christoph Eschenbach n'ont cessé d'alerter pouvoirs publics et médias sur la nécessité du nouvel auditorium à la Cité de la musique, prévu dans les plans dessinés par Christian de Portzamparc, construction ajournée par Laurent Fabius au milieu des années 80. Jacques Chirac l'a inclus dans ses promesses électorales, mais Jean-Jacques Aillagon a vite signifié le caractère «parisien» de ce projet, appelant la Ville à une participation budgétaire. Après quelques travaux, Hirsch installait en septembre dernier, et jusqu'en 2005, son orchestre à Mogador, appartenant à l'Assistance publique, sans pouvoir y jouer ni en novembre, ni en décembre. La crise a éclaté quand l'orchestre s'est retrouvé à répéter dans la salle Akustica, inadéquate du point de vue... acoustique. Les musiciens ont préféré annuler une représentation le 6 nove