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Au pays de Shakespeare, l'auteur est roi

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Tout le théâtre britannique est aujourd'hui organisé pour favoriser l'émergence de jeunes dramaturges. Esquisse des chemins du succès et galerie de portraits.
publié le 27 décembre 2002 à 2h16

Londres correspondance

«Nous avons comme retrouvé le fil. Le fil d'une histoire commencée tambour battant dans les années 1950, tragiquement interrompue durant les années Thatcher, et aujourd'hui miraculeusement reprise», résume le critique de théâtre anglais Michael Billington. Le théâtre britannique connaît en effet une vague de renouveau sans précédent. Le secteur commercial se remet à peine du 11 septembre tandis que le théâtre subventionné se défait de ses oripeaux. Les grandes compagnies du pays et les foyers habituels de découverte de talents, comme la Royal Shakespeare Company, le National Theatre, l'Almeida, le Donmar Warehouse, le West Yorkshire Playhouse, le Chichester, Hampstead Theatre, ont tous changé de directeurs artistiques. Des équipes nouvelles se forment là, tandis que le Royal Court et le Bush Theatre poursuivent, imperturbables, leur travail de découvreurs. «Si aujourd'hui tous les espoirs nous sont permis, reprend Michael Billington, c'est grâce à la nature de notre théâtre, capable de se renouveler continuellement. Il peut ainsi puiser ses forces dans une tradition cinquantenaire de pragmatisme économique alliant subventions et capitaux privés, la vivacité de ses théâtres et de ses troupes régionales et sa croyance en l'Auteur, qu'il place au centre de tout.»

Lectures en «laboratoire»

L'auteur, le mot est lâché. Mot clé et clé de voûte du théâtre britannique. «Sur le continent, le metteur en scène est roi. Ici, c'est l'auteur, ses mots, sa vision, son hu