Sur le livre d'or du musée, Sam a écrit avec l'orthographe SMS et la calligraphie propre aux taggers : «Je suis venu voir les fotografies de Jamel Shabazz. Comment fait il pour être aussi assez à l'aise avec les gens de la rue ?» A la Piscine, centre nautique de Roubaix transformé en musée, une allée est consacrée aux photographies du New-Yorkais Jamel Shabazz, sorte d'ethnologue de la culture hip-hop. Dans les anciennes cabines de la piscine, les mauvais garçons et les filles branchées des rues de New York font face à ceux et celles des rues de Roubaix. L'exposition mêle les clichés pris entre 1980 et 1989 (1), son travail récent sur le style vestimentaire et l'attitude des adolescents de la métropole américaine, et les photos prises pendant un séjour à Roubaix, à l'invitation des Trans culturelles, le festival annuel de la ville, fin novembre.
Légendes erronées. La ressemblance entre les clichés pris à New York et ceux de Roubaix est troublante, Shabazz retrouvant dans les rues du Nord un peu de son quartier natal, Brooklyn: maisons de brique, stations services, enseignes multilangues... Sur les visages des jeunes Roubaisiens, on voit la même vie qui caractérisait ceux qui ont connu les débuts de la culture hip-hop à New York : même fierté, métissage identique, style devenu universel, le street-wear. Les conservateurs du musée se sont même trompés en légendant les photos. Trois jeunes filles de Roubaix pouponnées pour leur sortie du samedi soir deviennent les Fly Girls de N