Le marché de l'art vit-il sur un nuage ? Les journaux télévisés ont beau annoncer et prédire catastrophe sur catastrophe, les ventes aux enchères ne semblent pas faiblir. A l'heure des bilans de fin d'année, compte tenu de ces vicissitudes, la place parisienne résiste relativement bien. Drouot, le traditionnel hôtel des ventes de la rue Drouot, où se retrouvent une centaine de commissaires-priseurs, totaliserait 368 millions d'euros de produit de ventes d'art.
Pour cette première année où les commissaires-priseurs devaient affronter la concurrence, le recul est significatif sans être la catastrophe annoncée : d'un tiers exactement (plus de 550 millions d'euros en 2001). L'hôtel des ventes garde un fort pouvoir d'attraction. L'affluence quotidienne n'a pas décru. Drouot reste un lieu unique au monde pour la mise à l'encan de tout un bric-à-brac, de faible et de moyenne valeur. Le leader toujours incontesté de la profession est Jacques Tajan, qui annonce un chiffre d'affaires de 69,5 millions d'euros, pour la plus grande part réalisé à Drouot, mais aussi à l'hôtel George-V ou dans ses propres locaux.
Chacun son créneau. L'essentiel du chiffre d'affaires perdu a été raflé par Christie's et Sotheby's. Le premier a récolté quelque 57 millions d'euros en 30 ventes. Sotheby's parvient à 50 millions, mais en 17 ventes seulement ; un résultat appréciable compte tenu des tourments que vit la multinationale américaine. D'emblée, ces deux géants mondiaux se sont installés sur le segment d