envoyée spéciale à Daoulas
Il était une fois... les fées et leur histoire. Ces êtres surnaturels qui peuplent les rêves des enfants ne sont pas nés d'hier. Loin d'être intemporels, ils ont évolué avec notre rapport à l'imaginaire. C'est une histoire longue de huit siècles qui est présentée, pour la première fois, à l'abbaye de Daoulas. L'ambition paraît démesurée : mettre bout à bout les apparitions et disparitions de ces créatures fées, mais aussi elfes, lutins, dragons et autres farfadets depuis le Moyen Age...
Statut évolutif. «On ramène toujours l'histoire des fées à du folklore populaire, critique Michel Le Bris, directeur général de l'abbaye de Daoulas. C'est beaucoup plus que ça. Nous avons ouvert une grande malle remplie depuis des temps immémoriaux.» Au fond de la malle, il y a bien sûr le parangon de fée inscrite dans notre imaginaire : une belle blonde lumineuse, les cheveux dénoués, bienveillante ou maléfique. Celle qui prend naissance dans la mythologie celtique, autour du roi Arthur «le roi le plus aimé des fées», de Morgane la magicienne d'Avallon, de Merlin l'enchanteur, de sa bien-aimée Viviane, gardienne d'Excalibur.
L'histoire des fées n'est pas linéaire : c'est celle d'un va-et-vient, entre renaissance et effacement. Elles sont utilisées puis diabolisées par le christianisme ; reléguées par les Lumières et ressuscitées par le romantisme allemand ; corsetées par l'époque victorienne puis magnifiées par les préraphaélites ; retrouvées par la Renaissance ce