Notre vieil AMI serait-il de retour ? En 1998, au nom du libre-échange, le fameux Accord multilatéral sur l'investissement menaçait d'anéantir les politiques publiques d'aides et de protection de la création culturelle. Il était torpillé in extremis. Cinq ans plus tard, le Comité de vigilance pour la diversité culturelle (une quarantaine d'organisations professionnelles françaises) sonne l'alarme. Fin mars, l'Union européenne doit répondre aux nouvelles demandes de libéralisation qui lui ont été soumises l'an dernier dans le cadre des négociations bilatérales de l'OMC (Organisation mondiale du commerce). Et les marchés audiovisuels, particulièrement le cinéma, sont concernés.
Statu quo. Le Comité de vigilance organise donc jusqu'à demain soir à Paris les Rencontres internationales de la culture (35 pays représentés). Objectif : informer, alerter, et affiner un «instrument juridique international» qui mettrait définitivement le secteur culturel à l'abri de nouvelles pressions. Alors, tous aux armes contre un AMI-bis ?
L'affaire n'est pas aussi simple, car la menace a changé de nature. La Commission européenne a reçu des demandes de libéralisation de l'audiovisuel de la part de onze pays. Les Etats-Unis, apparemment soucieux de ne pas remettre le feu aux poudres, ne réclament qu'un statu quo. Ils se contenteraient d'un gel des dispositifs actuels de protection. En clair, les pays européens s'engageraient à ne plus faire évoluer les politiques culturelles existantes, sauf à payer