Blond, le cheveu court, strictement vêtu d'un jeans et d'un pull sombre, Tom McRae n'a pas vocation à déclencher l'hilarité. Au contraire, son propos sobre et réfléchi contraste avec la décoration surchargée de l'hôtel de Pigalle, insolence kitsch dans laquelle l'a parqué sa maison de disques, afin de répondre aux sollicitations des journalistes.
Quel est votre état d'esprit à la veille de sortir «Just Like Blood» ?
Je me sens excité et terrifié, bien plus qu'au moment du premier album, pour lequel je n'avais aucune attente précise. Là, les choses sont différentes : j'ai un petit public que j'espère ne pas décevoir.
Pourquoi la France semble-t-elle plus réceptive à votre univers que l'Angleterre ?
Dans mon pays, si on ne vous voit pas dans les magazines, que vous n'êtes pas habillé au goût du jour, que vous n'employez pas les expressions branchées, alors il y a peu d'espoir qu'on vous programme à la radio... Je pense que la France est un pays plus ouvert. En Angleterre, les songwriters de mon espèce sont aussi un peu méprisés, on les trouve complaisants, tourmentés, individualistes... Ce qui est sans doute exact.
Pourquoi tant de peine?
Je suis quelqu'un de mélancolique et d'a mer. Ce qui me touche procède tou tefois d'humeurs ambiguës : la tristesse absolue et l'optimisme béat ne sont pas des états très captivants à évoquer.
Vous vous présentez volontiers comme «en colère».
Comme beaucoup, je sens une colère qui m'habite. On a l'impression que rien ne marche, qu'on se fout de nous