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Libération
Critique

Blois précieux

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publié le 5 février 2003 à 22h07

(envoyée spéciale à Blois)

Le festival de Blois «les Eclectiques» porte bien son nom. S'il sait regarder dans toutes les directions de la danse contemporaine, il ne cherche pas à tout prix à révéler la dernière nouveauté. La manifestation a ainsi consacré l'après-midi de samedi dernier à Myriam Gourfink, sans programmer d'autres représentations pendant les six heures que durait le spectacle de cette chorégraphe venue de la musique industrielle et qui explore une danse de l'intériorité et de la vibration. La pièce s'intitule Rare et l'est, de par sa durée, sa relation intime entre danse et musique, et le voyage sans retour qu'elle propose.

Trois danseuses et cinq musiciens sont installés sur le plateau. Chaque interprète lit trois des bandes verticales et colorées qui défilent sur un écran vidéo. La première renseigne sur la division de l'espace en sept ou en onze ­ et non en huit, comme des les partitions plus traditionnelles. La seconde bande concerne l'amplitude des mouvements, et la troisième, le changement de phrase dansée ou une pause. Les musiciens superposent la partition à la chorégraphie et jouent en direct avec les danseuses, mais aussi le spectateur invité à se déplacer librement .

Le processus est hypnotique. Pendant une heure, on peut décider de s'installer au plus près d'une des trois exceptionnelles danseuses (Carole Garriga, Myriam Gourfink ou Cindy Van Acker), dont on suit la lente progression. Les corps sont étirés d'un point à un autre, les appuis se libèrent