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Critique

Rushdie show

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A Londres, les «Enfants de minuit» mis en pièce.
publié le 5 février 2003 à 22h07

(notre correspondant à Londres)

C'est une affiche dont on ne voit pas la fin. Elle figure des marchands ambulants, hommes d'affaires, mendiants, imams, gourous, magiciennes, collégiens en culotte courte, hommes d'Etat assassinés, généraux putschistes et simples soldats. Sur la scène, défile le sous-continent indien et son destin tourmenté : la répression britannique, l'indépendance, l'éclatement de l'ancien empire et les guerres qui s'ensuivent. Une immense saga familiale et historique qui débute en 1915 et s'achève en 1978.

Pléthorique. Avec Salman Rushdie, il y a du monde au balcon. Des bruits, de la poussière, des seins qui débordent de drap blanc. Traduire au théâtre les Enfants de minuit, son grand livre épique, revient à mettre Bombay en bouteille. Il y a trop de personnages, d'années qui passent, d'odeurs et d'images, d'événements grands et petits, de langues qui s'entrecroisent. Pourtant, ses enfants nés au moment où sonnaient les douze coups de l'indépendance, porteurs de ses espoirs et de ses échecs, sont bien là, presque au complet, fidèles à eux-mêmes.

L'auteur a lui-même signé cette pièce-fleuve interprétée par la prestigieuse Royal Shakespeare Company dans son pied-à-terre londonien, le Barbican Centre. Il est l'un des trois coadaptateurs, avec le metteur en scène Tim Supple, et le dramaturge Simon Reade. Selon ce dernier, «Salman Rushdie était très présent à toutes les étapes et n'a jamais tenté d'imposer quoi que ce soit. Nous avons été fidèles au théâtre, au pu