La sortie, mardi, du quatrième album de Massive Attack est l’un des premiers événements discographiques de ce début d’année. Encore faut-il s’entendre sur le terme. Evénement médiatique ? Certainement. Après trois albums sans faute, le successeur de Mezzanine, attendu depuis quatre ans et demi par des fans que les rumeurs contradictoires ont chauffés à blanc, marque un nouveau départ pour un groupe qui a grandement oeuvré à la définition du son des années 90. Evénement commercial ? Absolument. Avec trois millions de Mezzanine écoulés dans le monde et deux autres CDs, Blue Lines (1991) et Protection (1994), entrés au panthéon doré des «goldies» constamment réédité, Massive Attack est devenue une valeur sûre (refuge ?) de l’industrie du disque. Un des rares groupes proto-électroniques à vendre en masse et à être identifié par un large public souvent perdu dans les rayonnages toujours plus pléthoriques des magasins de disques. Un comble pour ce groupe dont les visages restent obstinément flous dans leurs clips ou sur leurs pochettes. La vente, en un claquement de doigts, des tickets des trois premières dates parisiennes d’une nouvelle tournée marathon est un indicateur assez fiable de cette indéfectible popularité.
Maniaquement ciselé. Il est possible, cependant, que les fans qui achètent leurs disques les yeux fermés, comme les critiques qui les ont toujours vénérés, soient décontenancés par 100th Window, l’album le moins accrocheur que Massive Attack ait publié à ce jou