Jean Nouvel, 58 ans, architecte de l'Institut du monde arabe, de la Fondation Cartier et du futur musée des Arts premiers à Paris.
«Je n'avais pas concouru. Je crois qu'à un moment on a pensé à une tour sans fin sur le site, mais c'est resté sans suite et on ne m'a jamais contacté. En revanche, j'ai vu l'exposition des projets, et je suis très heureux de ce choix final, qui sanctionne une véritable dimension culturelle et architecturale. C'est d'autant plus satisfaisant que, à la vision des premiers projets, on pouvait craindre des constructions du pire genre corporate, aussi insignifiantes que possible. Là, on a affaire à quelqu'un dont on connaît la virtuosité. Son architecture est expressive et elle existe. Son projet est complexe, il comporte un espace public... Il est normal qu'il inclue aussi une symbolique forte de l'événement.»
Paul Andreu, 64 ans, architecte des aérogares de Roissy, Nice, Bordeaux, Le Caire, Kansai, etc., et du futur opéra de Pékin.
«Je n'ai vu les projets que sur Internet, mais la victoire de Libeskind me semblait prévisible. Son projet est très marqué par une esthétique personnelle mais en même temps très réaliste. En face, le projet «Think» était utopique, poétique : ces deux tours virtuelles, avec cette écharpe, c'était assez beau... Mais comment financer ça et, surtout, l'entretenir ?
Déjà, Libeskind, c'est osé pour Manhattan, qui repose sur une logique de bureaux. Il a un parti pris honnête pour faire tout un ensemble urbain de bureaux, à sa maniè