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Libération

Des oscars à bout de portants

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Visite des ateliers du costumier londonien Angels, qui fournit Hollywood.
publié le 4 mars 2003 à 21h46

De l'extérieur, Angels ressemble à une entreprise comme une autre : entrepôt, parking, accueil sobre malgré quelques esquisses encadrées et costumes d'époque exposés. C'est pourtant là la réception d'une véritable usine à rêves, qui travaille tous les mois pour Hollywood. Quand le propriétaire, Tim Angel, fait accéder le visiteur à la mezzanine, le souffle manque.

Des portants de vêtements s'étalent à perte de vue, sur deux étages : soit neuf kilomètres de costumes mis bout à bout. Au milieu des rangées, classées par époque, pays et genre (femme, homme, enfant...), un espace vide permet aux 120 employés d'Angels de rassembler les pièces sélectionnées par les productions cinématographiques. Certains films forcent à aller chercher aux quatre coins de l'entrepôt, comme l'adaptation du roman de Jules Verne, le Tour du monde en 80 jours, de Jackie Chan. Les habits médiévaux utilisés pour le Jeanne d'Arc de Luc Besson seront réemployés sur Lion In Winter, avec Glenn Close, actuellement en cours de tournage.

Vu l'étendue de la collection, on comprend pourquoi les costumiers du monde entier accourent dans cette banlieue sinistre du nord de Londres. Près de trente d'entre eux ont d'ailleurs remporté un oscar grâce au stock d'Angels. Parmi le palmarès : Gladiator, le Patient anglais, Titanic, Shakespeare in Love, le Dernier Empereur, Star Wars, les Chariots de feu... C'est après le succès de ce dernier film que Hollywood a commencé à s'intéresser aux trésors d'Angels : «En Amérique, on