En période trouble, le paupérisme luxueux est un genre récurrent. Taillées dans de gros tweed, les longues robes 1900 aux coupes ingrates de Junya Watanabe donnent bien le ton couture rustique qui se dégage aux premiers jours des collections.
Nouvelle coqueluche venue de Los Angeles pour son premier défilé parisien, Rick Owens dévoile son style apocalyptique-chic. De ses doudounes matelassées s'échappent des écheveaux de laine brute : la doublure en charpie. A cette sauvagerie sophistiquée s'opposent des flots de jersey en drapés asymétriques pour de longues robes à la Madeleine Vionnet, taupe, violine, aubépine. Un joli jeu de ping-pong entre «trash» et couture. Délicat mais pas franchement nouveau.
Trompe-l'oeil. On retrouve des robes cocon en maille sur les passages de Y's, la seconde ligne de Yohji Yamamoto. Sous les pulls résille ou dentelle, pointe le col des fameuses chemises acérées du créateur japonais qui propose aussi de superbes trenchs et des tailleurs tie and dye pauvrichons. Plutôt que d'opter pour des choix clairs, Yamamoto noie ses meilleures idées dans un flot de propositions ; c'est parfois son problème.
Pour le deuxième défilé parisien de sa marque Undercover, Jun Takahashi développe un concept pimpant et ludique. S'inspirant des poupées en carton découpées années 50, il décline un principe de tenues en façade. Le devant des vestes tailleur à gros boutons, ou des tenues de cocktail, s'accroche par des pattes pressionnées au dos de robes housse sérigraphiées