Menu
Libération
Critique

Chaos de cerveaux

Article réservé aux abonnés
publié le 10 mars 2003 à 21h56

Il y a trois ans, au sortir de sa précédente création (le Premier et le dernier à Bourges), Gildas Milin évoquait déjà son attrait pour les recherches en neurobiologie qui sous-tendent aujourd'hui sa nouvelle pièce, Anthropozoo (1), dont il signe là encore texte, mise en scène et scénographie. Artiste vif ­ aussi bien plasticien, musicien qu'homme de théâtre ­ le jeune Milin est allé pendant près d'un an à la rencontre de spécialistes du cerveau pour creuser avec eux cette question de la conscience humaine qui le taraude pièce après pièce. Remisant sa lecture jusque-là plutôt mystique du monde, pour l'aborder sous un angle plus rationnel mais non moins vertigineux.

Tests médicaux. L'histoire se passe dans un sous-sol étouffant, mais l'atmosphère tient ici davantage de la SF que du polar. Anthropozoo explore un futur immédiat dévasté par la guerre. Les hommes qui la font (les généraux, les fils et les frères morts) n'existent que dans le hors-scène. Seules les femmes occupent le plateau. La plupart sont des prisonnières. Soumises à d'importantes radiations au moment de leur capture, elles font l'objet de tests médicaux intensifs sous la surveillance d'une neurologue, Anna Adviso. Celle-ci, inventrice d'une drogue utilisée par l'armée pour endormir le libre arbitre et les états d'âme des soldats, entrevoit soudain le danger potentiel lié aux nouvelles «anthropotechniques» («l'hybridation de l'humain avec l'ordinateur» entre autres).

Nouveau monde. La pièce commence au moment où