Le Festival d'Alès donne carte blanche à Pascal Comelade, le Nino Rota du Roussillon, auteur du récent album Psicotic Music Hall, pour un ciné-concert autour des courts métrages du pionnier du cinéma Segundo de Chomon, «le Méliès catalan», restaurés par la Filmoteca de Barcelone, les Archives du film et la Cinémathèque française. Belle rencontre entre deux toqués faits pour se comprendre. Bien que Chomon, le roi des escamotages, des coloriages de pellicule, des trucages primitifs, soit mort en 1929 à l'âge de 58 ans. A Céret, en Catalogne française, Pascal Comelade évoque Segundo de Chomon, sa musique et le cinéma.
Rythme et montage. «J'ai fait des musiques sur A propos de Nice de Jean Vigo, avec Jacques Berrocal. Je procède toujours de même : j'ai une trame et il y a la vérité du moment. Le documentaire de Vigo me convenait parce que c'est un film abstrait, très axé sur le montage, le rythme. J'aurais eu envie de travailler sur l'Inconnu de Tod Browning, mais Rodolphe Burger de Kat Onoma s'est attaqué à la tâche (1). En revanche, j'ai fait la musique d'un film de Robert Desnos : 691.»
Un maximum d'effets. «Quand je vivais à Montpellier dans les années 70, j'allais beaucoup au cinéma, des comédies italiennes et du cinéma américain, des westerns, des films noirs (je n'aime pas le cinéma français). Je ne remarquais pas spécialement les musiques. C'est quand j'ai regardé les dessins animés de la Warner que j'ai commencé à m'intéresser à ça. Et puis, un jour, Chomon est venu sur l