C'est fin 2001, après huit années de fermeture, qu'a rouvert le musée d'art et d'industrie de Saint-Etienne (Loire). Rénové par l'architecte Jean-Michel Wilmotte, cet imposant édifice détaille les trois mamelles d'un patrimoine industriel local qui connut la renommée grâce aux rubans, aux cycles et aux armes .
Métaphore. Il n'y a donc pas lieu, replacé dans un contexte muséographique si particulier, de s'étonner du sujet central de l'exposition temporaire ouverte au début de l'hiver: la Légende Winchester, lucidement soustitrée «un mythe patriotique et viril». Soit une présentation étoffée de l'objet à haute valeur métaphorique, puisqu'intimement lié à une époque fondatrice fertile en faits plus ou moins fantasmés. A cet égard, l'exposition (et son catalogue) a le mérite de jouer cartes sur table, en tordant le cou à quantité d'idées reçues: sur les photos, les chercheurs d'or ont plus l'allure de pauvres bougres éreintés que de nababs; en 1872, William Cody, alias Buffalo Bill, présenta à Chicago une version de son fameux show entouré de dix indiens qui n'étaient autres que des clochards déguisés. Quant aux fameux réglements de compte et autres fusillades qui jalonnent les films, ils ne devaient pas être si fréquents puisque la moyenne des homicides dans les villes du bétail n'excédait pas 1,5 par an. Une fois ces quelques vérités énoncées, rien n'interdit cependant de replonger dans le souvenir de Steve McQueen (alias Josh Randall) et son canon scié dans Au nom de la loi, J