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Libération

L'autre french touch

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Un festival de musique contemporaine française à New York.
publié le 24 mars 2003 à 22h16

New York envoyé spécial

Entre les passants arborant des T-shirts proposant de changer de régime politique «à domicile», avant de changer celui de l'Irak, et ceux qui se fichent de ce qui se passe dans le monde, le festival Sounds French (1), démarré au début du mois à New York, est loin de souffrir de la politique étrangère française. Sounds French ayant été coorganisé par l'Afaa (l'Action française d'aide artistique, dépendant du ministère des Affaires étrangères autant que de celui de la Culture), et les services culturels de l'ambassade de France aux Etats-Unis, le contraire eut été un comble.

Indépendance. Le succès de la manifestation est donc indépendant de l'actualité géopolitique et, couvrant l'événement, le New York Times n'a pas fait de cette manifestation un nouveau prétexte à gloser sur l'indépendance française. Il ne s'agit pourtant que de ça : d'indépendance d'esprit, de propositions éclectiques (une trentaine de concerts, conférences, masterclasses répartis en seize lieux), émanant de 22 compositeurs, allant du doyen Dutilleux au benjamin Bruno Mantovani.

Dans un souci pédagogique, les journaux ont mis l'accent sur le caractère central de l'harmonie (tonale, modale, spectrale) et du timbre dans la musique française. Un examen du programme suffit pourtant à mesurer l'amplitude stylistique des compositeurs choisis : du fils spirituel de Boulez qu'est Philippe Manoury, au polymodal Escaich, récemment couronné par une victoire de la musique.

Est-ce le caractère «très