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Critique

Un enlumineur en or

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Expo à la BNF autour de Jean Fouquet, peintre fameux et atypique du XVIe.
publié le 27 mars 2003 à 22h22

Il a laissé très peu d'oeuvres et on ne sait pas grand-chose de lui. D'emblée, monter une exposition Jean Fouquet relève donc de la gageure. Quelques portraits, dont ceux de Charles VII et de Guillaume Jouvenel, conservés d'ordinaire au Louvre, des dessins originaux, des illustrations de manuscrits et une peinture religieuse (la Pietà de Nouans) composent l'ensemble de l'exposition consacrée à Jean Fouquet. Les deux autres grandes peintures d'autel n'ont pas fait le voyage. Toutes les deux formaient le diptyque de Melun, mais les panneaux ont été séparés. Le premier, portrait du commanditaire Etienne Chevalier en compagnie de son saint patron, est resté à Berlin. Le second, Vierge et enfant entourés d'anges, n'a pas quitté Anvers.

Absences. Pourtant, l'année dernière, le public belge pouvait l'admirer à Bruges lors de l'exposition consacrée à Van Eyck (1). En réalité, les deux oeuvres peuvent très bien se déplacer, et ce n'est pas leur fragilité qui les a empêchées de participer au rendez-vous parisien. Aussi, pour pallier ces absences de taille et masquer ces vides criants, la manifestation s'est augmentée de pièces provenant de l'atelier et de l'entourage de Fouquet. Ainsi se justifie la présence du Maître de Boccace de Munich, probablement l'un de ses fils, à qui on doit quelques enluminures de très belle qualité et suffisamment originales pour se distinguer sans dommage des oeuvres paternelles.

De Jean Fouquet lui-même, on imagine qu'il a été en contact avec le milieu flam