Intitulée le Désert et la Fourmi, l'exposition de Philippe Mayaux (né en 1961) est en deux temps. Le Désert est actuellement présenté au Centre de création contemporaine, à Tours. La Fourmi se tiendra cet été, au même endroit. En toute logique, le Désert démarre avec un grand panoramique, composé d'une petite peinture évoquant un paysage désertique, entourée de la même image répétée une dizaine de fois, mais sous la forme de reproductions photographiques. Comme son titre l'indique la Perte de vue des illusions , l'oeuvre, entre peinture et photo, brouille les pistes de la représentation et donne le ton.
Sommets-seins. Sur le mur d'en face, Un mètre d'anti-Zeuxis est une succession de petits tableaux qui jouent avec le monochrome et le mettent à distance, sous verre. Dans cette première salle est aussi accroché un tableautin ovale, Chut, l'Eden s'écoute. Il figure un versant de montagne, vert pomme, avec un nombril en plein milieu. Avec juste au-dessus une paire de sommets enneigés et pointus comme deux jolis petits seins et, au-dessous, un fin torrent coulant entre deux rochers, l'oeuvre évoque un subtil paysage féminin et érotique. Trois tableaux, donc, pour rappeler, d'une part, l'attachement ambigu de Philippe Mayaux à la peinture et, surtout, le rapport ludique qu'il entretient avec la discipline et son histoire. Et pour, d'autre part, introduire d'emblée, avec Chut, l'Eden s'écoute et ses tonalités vertes en plein «désert», la figure du paradoxe qui anime la démarche