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Libération

Néo-soul es-tu là ?

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Apparu aux Etats-Unis, ce courant revendique une existence propre en France.
publié le 15 avril 2003 à 22h50

Elles s'y sont préparées chacune à leur manière. Les Nubians, deux soeurs franco-camerounaises, sont passées réciter des poèmes dans un café du XVIIe arrondissement de Paris, le Théranga, lors d'une soirée slam. Deux ou trois ou jours avant, Sandy Cossett, jeune Parisienne timide à la coupe afro, a participé à de brèves répétitions avec des musiciens qu'elle connaissait à peine. La scène naissante de ce qu'on pourrait appeler la «néo-soul» tricolore est en effervescence depuis l'annonce de la tenue en France des «Black Lily».

«Jams». Créées à la fin des années 90 à Philadelphie (Libération du 30 avril 2001), capitale mondiale de la néo-soul ­ soit le retour des instruments et de la performance live dans le R & B et le hip-hop américain ­, ces jams ont vu le jour dans le salon du batteur des Roots, Ahmir «?uestlove» Thompson. Reprises en main par le duo féminin Jazzyfatnastees, les «Black Lily» sont devenues le lieu d'expression privilégié des poètes, chanteuses, rappeurs en quête de liberté artistique. Le principe est simple : une hôtesse invite à se produire sur scène tous ceux qui le désirent, accompagnés du groupe résident. Priorité est faite aux filles : «C'est une sorte de réponse à ce qui se faisait dans le milieu du hip-hop avec les "battles" (plates-formes où les rappeurs s'affrontent au micro) où les filles n'étaient pas forcément les bienvenues, expli que Sandy Cossett. Ça peut durer des heures, comme dix minutes si ça ne prend pas.» Ce soir, Hélène des Nubians fera