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Libération
Interview

«On écrit peu de textes aussi sexués»

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publié le 15 avril 2003 à 22h49

Ancien régisseur général d'Alain Ollivier et de Claude Régy notamment, Thierry Bédard a contracté le désir de se saisir des textes auprès de l'écrivain Pierre Guyotat ­ dont il a accompagné les inoubliables performances scéniques à la fin des années 80. Cofondateur de l'association Notoire en 1992, Thierry Bédard y joue l'«activateur politique» avant d'en devenir le metteur en scène. Depuis trois ans, il balade sa «Bibliothèque censurée» ­ une «revue parlée» d'écrits manifestes en soutien au Parlement international des écrivains ­ devant toute sorte de publics, des scolaires de préférence, jusqu'aux Nations unies où il a fait entendre ses Eloges de l'analphabétisme devant un parterre de diplomates. Avec En enfer, créé entre Annecy et Mulhouse, tiré du roman les Saisons en enfer du jeune Ayyaz (édition Pauvert) de Reza Baraheni, Bédard fait entendre une grande voix de la littérature iranienne.

Parmi vos références, il y a un texte d'Hermann Broch ?

Un mépris singulier est une conférence prononcée par Broch, à Vienne en 1934, à sa sortie de Dachau. Un texte visionnaire sur ce qui va advenir dans les dix années suivantes et où, à mon sens, il définit aussi l'état du monde occidental actuel. Il y parle du meurtre de la pensée. Le travail de Notoire est d'interroger l'endroit où le monde arrête de penser.

C'est aussi ce qui sous-tend l'écriture de Reza Baraheni.

Une oeuvre hallucinante, tant du point de vue des formes qu'il manipule ­ cette espèce de folie joycienne ­ que des histoir