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Libération

Mille et un meubles à Milan

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Le Salon du design pris dans un kaléidoscope mêlant luxe et brico hype.
publié le 17 avril 2003 à 22h51

Milan envoyée spéciale

A Milan, durant les huit jours du Salon international du meuble, on peut croiser un jeune homme qui trempe dans une baignoire chauffée au bois, sous la bruine. Traverser, comme un voyage, l'exposition confiée par le Salon à Bob Wilson, Immaginando Prometeo au Pallazzo della Ragione, un récit de lumière, de mythologies. Voir se jeter de petites foules régressives sur la poupée Mogu en mousse molle et rouge. Ou s'arrêter sur une pièce plus énigmatique : l'étrange meuble Brosse de la Française Inga Sempe, chez Edra. Noir ou blanc. Une structure métallique habillée de longs fils de crin, qui évoque le pagne. Une forme incertaine, un rangement secret, un design à rebrousse-poil.

Pause. C'est ce kaléidoscope écartelé entre cent tendances qui redonne chaque année la même envie d'arpenter la ville quand, rituellement à la mi-avril, elle s'adonne au design jusqu'à l'excès. Du centre luxueux de la cité aux périphéries postindustrielles, s'y cognent, entre commerce et culture, créations ultra-hype et manifestes bricolés.

Mais cette année, un autre logo, omniprésent, perturbait les codes : le drapeau arc en ciel de la paix qui flotte à des centaines de balcons milanais. La guerre en Irak, au loin, mais si proche, plane aussi sur l'économie de l'ameublement, en baisse depuis le choc du 11 septembre. Ainsi, le salon 2003 ressemblait à une belle pause, où aucun éditeur n'a vraiment pris de risques. Chacun a consolidé son identité, complétant ses collections pour créer d