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Libération

La SF orpheline de Chambon

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Mort à 60 ans de l'éditeur-traducteur.
publié le 18 avril 2003 à 22h53

Il était l'un des piliers de la littérature de science-fiction française. Jacques Chambon est mort mercredi, à 60 ans, d'un infarctus, dans sa Corrèze natale où il habitait depuis sa retraite de l'enseignement, près de Marcillac-la-Croisille.

Eclectique. La SF, il «l'avait découverte avec passion, vers quatorze ou quinze ans, en BD. (...) En littérature, je ne l'ai découverte que plus tard, au début de mes études universitaires, avec Je suis une légende de Richard Matheson» (1). Un auteur américain qu'il ramènera à la surface. C'est dans Mercury, fanzine créé par Jean-Pierre Fontana, qu'il publie ses premières critiques à la fin des années 60. Il enchaîne dans Fiction, la revue d'Alain Dorémieux. «Il n'était pas tout à fait dans la ligne, il faisait alors des articles qui sentaient l'ancien khâgneux», raconte Jacques Goimard, critique de la revue, qui l'apprécie depuis cette époque-là.

Ce mélange de SF et de classique, Jacques Chambon l'agrégé de lettres classiques, l'a cultivé toute sa vie. Comme «un certain éclectisme», selon Gérard Klein, directeur de la collection «Ailleurs et demain» chez Robert Laffont. Sa carrière d'enseignant l'amènera en poste à Beyrouth, Londres puis à Rome. Et il commence à publier des anthologies pour Casterman, Opta et pour Calmann-Lévy (collection «Dimensions»), notamment Trips de Robert Silverberg en 1976.

La traduction lui tenait à coeur. «C'était un remarquable traducteur, estime Gérard Klein. Il se réjouissait de traduire pour moi le dernier r