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Libération
Critique

Lanois revient par L.A.

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Rencontre en son repaire californien avec le chanteur-producteur québécois, qui signe un troisième album solo.
publié le 18 avril 2003 à 22h53

«Ma philosophie de l'enregistrement, déclare sans préambule le producteur et musicien Daniel Lanois, qui sort un nouvel album sous son nom, c'est d'avoir tout prêt quand les musiciens arrivent. Pas flinguer la journée à cogner sur une caisse claire. C'est pour ça que la mystique des studios légendaires ne me dit rien. Donnez-moi une grande pièce carrée, comme les vieilles salles à la BBC. Rien des années 70, qui est une sale période pour la production ­ le début de la quête des hautes fréquences, d'un son brillant, aigu à en devenir irritant. A être clair tout le temps, on perd les ombres.»

Pour quelqu'un qui «parlait à peine anglais en arrivant à New York», ce Québécois élevé dans une ville industrielle de l'Ontario est remarquablement volubile. Il est devenu amoureux du langage, dit-il, au contact de U2 et des Irlandais. Dans les années 70-80, Lanois et son frère Robert enregistraient des groupes comme Martha and the Muffins, jusqu'à ce qu'en 1979 un certain Brian Eno vienne à Hamilton, travailler dans leur studio de Grant Avenue. L'esprit scientifique du premier et la patience du second: l'alliance allait durer dix ans sur les disques de U2 et de Peter Gabriel. Au passage, il y aurait la Nouvelle Orléans, le son organique de Robbie Robertson (1987), et celui des deux Dylan les plus réussis des deux dernières décennies. Il a une maison à la Jamaïque et celle-ci, qu'il habite depuis un an et demi.

Jouets et perroquet. La Villa Bellavista (comme l'épelle la grille en bas, dan