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Avertissement ou persécution?

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La Flèche d'or a déjà été fermée en décembre.
publié le 28 avril 2003 à 23h02

La fermeture pour un mois de la Flèche d'or, le café alternatif parisien, organisateur de concerts rap, rock, de soirées techno et de débats d'associations, est la première du genre pour «outrage à agents de la force publique». Depuis mardi, l'affaire enfle, contribuant à accentuer le fossé entre la préfecture de police (PP) et les patrons de cafés-concerts, soutenus par la mairie. La Flèche d'or, qui craint la mort économique (quid de la trentaine de salariés, privés par la loi de chômage technique ?), se défend sur tous les fronts contre une décision «arbitraire». Demain, le tribunal administratif examinera un référé liberté déposé par l'avocat (et habitué) de la Flèche d'or, Me Benjamin Mercier, pour déterminer si «le préfet s'est substitué au juge judiciaire, juge de l'outrage à agent» en «violation de la liberté du commerce et de la liberté d'expression».

Manifs, concerts de soutien et pétitions se succèdent : 4 000 signataires, dont Béatrice Dalle, Sergent Garcia ou Jean Baudrillard, affichent leur solidarité (1). Les politiques s'insurgent, du Parti communiste ­ une «décision inique qui traduit une dérive répressive de la préfecture de police» ­ à la majorité municipale PS et Verts, qui demande au préfet «d'écourter la durée de cette fermeture». Et le préfet de police Jean-Paul Proust, ancien directeur de cabinet de Chevènement, reçoit dans son bureau lambrissé pour justifier ce «sévère avertissement», tout en se défendant de vouloir «la mort du petit cheval».

«Racisme