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Libération

Descente en flèche

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Inquiétude grandissante des acteurs de la nuit parisienne, des élus et des associations, après la fermeture pour un mois de la Flèche d'or.
publié le 28 avril 2003 à 23h02

«Je ne mettrai pas de bonnet de nuit à Paris» clame le préfet. La fermeture de la Flèche d'or, café-concert du XXe arrondissement, pour «outrage à agents» (lire page 32) ne symbolise-t-elle pas, au contraire, un durcissement de la répression des lieux de la nuit parisienne ? «Toutes les salles ont le sentiment d'être persécutées par les services de police», affirme Luce Namer, présidente de l'association de défense des lieux de culture et de vie de Paris, qui en regroupe une trentaine (Flèche d'or, Glaz'art, Opus, New-Morning, Réservoir...). Les Verts de Paris voient dans cette décision «un mouvement généralisé à l'échelle de Paris» et fustigent «le climat détestable qui s'instaure sur tous les lieux alternatifs».

«Pression constante». Pourtant, le nombre de fermetures administratives de débits de boisson reste stable, autour de 150 par an, sur 17 000 bistrots et cafés répertoriés. Depuis le début de l'année, deux établissements ont été fermés: le Folie's Pigalle (trafic de stupéfiants) et la Flèche d'or, la semaine dernière. N'empêche, les lieux qui font la vie nocturne sont confrontés à une montée de l'intolérance. Ainsi, l'Opus Café, sur le canal Saint-Martin, malgré des travaux de mise aux normes contre le bruit, a du mal : «Depuis que l'autorisation de nuit nous a été retirée, nous avons dû arrêter les concerts et le clubbing. On vivote avec l'impression qu'on peut fermer pour n'importe quel prétexte: nuisances sonores, tapage nocturne... La pression est constante», dit