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Libération
Critique

Trajectoires européennes

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publié le 28 avril 2003 à 23h02

Sans tête d'affiche, avec beaucoup de jeunes auteurs européens, les Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis 2003 ne font pas dans la facilité. La création sous toutes ses formes ­ de la plus intime à la plus scénographique ­ est le seul lien qui unit les nombreuses pièces programmées dans trois théâtres du département. Du côté intimiste, on a pu apprécier deux solos féminins. Raymond (au paradis) part du rythme de lecture de l'Image de Beckett, pour créer un personnage qui se déplace du bord de l'océan jusqu'à une chambre ouverte sur le bruit de la rue. En chemise blanche et costume noir, Cécile Loyer bouge à l'intérieur de la fiction, s'étire jusqu'au tremblement. Choisissant soigneusement ses trajectoires, elle contredit un port de bras trop formel par un relâchement brusque. Les bras battent dans le vide, les mains claquent en point final sur la cuisse. Sans être étonnant, ce travail est irréprochable.

Corps nu et éclairé. Avec Pezzo O (due), Maria Donata d'Urso propose, elle, une recherche sculpturale. Le corps nu, éclairé, est le seul objet d'attention. Autour, c'est le noir. La danseuse se meut en d'infimes déplacements. On ne verra jamais son visage, ni sa tête, puisqu'elle se présente de profil et au sol. Comme s'il s'agissait de terre glaise modelée par la lumière, le corps se transforme pour s'amuser avec les canons, avec la plastique.

En revanche, Play Mobile de Fabrice Lambert a plus de mal à aboutir. Ses «bruits» sont diffusés en direct pen