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Libération
Critique

Beaubourg, machine à brouiller

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publié le 29 avril 2003 à 23h03

Avoir dans ses murs deux grands designers, le Français Philippe Starck et l'Italien Ettore Sottsass, et ne pas vraiment montrer de design, c'est le tour de force que s'offre le Centre Pompidou. Dans un parti pris «radical» revendiqué par Marie-Laure Jousset, conservatrice en chef pour le design, Starck est laissé libre depuis deux mois de «se mettre en ridicule». Pour dérouler vingt ans de son travail considérable, uniquement à travers un brouhaha d'images juchées sur ses onze propres têtes parlantes (Libération 26 février).

Pour Sottsass, compris dans la nouvelle salve d'expositions et de présentations des collections, le choix est complètement inverse : une présentation des plus sèche de son apport à l'entreprise Olivetti. Alignement de dessins, tirages photo, machines à écrire ci et là...

Archives. Marie-Laure Jousset s'en explique : «C'est la volonté formelle de Sottsass, qui a tenu à faire la scénographie lui-même, afin de montrer son travail d'ingénieur comme un livre, de mettre au mur l'ambiance du studio Olivetti, de 1958 à 1974. Je ne défends pas cette exposition. Mais, pour le Centre, c'était la condition afin de faire rentrer ses archives dans notre collection.» En faisant don au Centre Pompidou de ses documents uniques, Sottsass rend un hommage à cet industriel «spécial» qu'était Olivetti. Dans ces documents, seule la belle Valentine rouge, machine à écrire de 1969, joue la racoleuse. Mais le musée n'est-il qu'une caisse enregistreuse d'expositions?

Face aux expos d