Le destin de la Cinémathèque s'est brusquement accéléré après plusieurs mois de situation embrouillée. Le personnel de la Cinémathèque réclamait un changement de direction, formulé le 4 avril dans un tract intitulé «la Gueule ouverte» mettant sur la sellette le président de l'institution, Jean-Charles Tacchella, et son directeur, Patrick Bensard. Le ministère de la Culture et le Centre national du cinéma (CNC), qui tiennent la Cinémathèque, association indépendante de loi 1901, sous leur tutelle financière (plus de 80 % du budget), se sont ralliés à la position du personnel.
La scène s'est déroulée vendredi, lors du conseil d'administration, quand David Kessler, directeur du CNC, a fait passer en force une modification des statuts, instaurant la nomination d'un «commissaire du gouvernement» dont la voix serait décisive pour l'adoption du budget et pour le choix du directeur de l'établissement. Dans la foulée, Kessler a posé un ultimatum : avant lundi, il fallait que le nouveau directeur soit choisi, et qu'il s'agisse de Serge Toubiana, auteur, le 27 janvier, d'un rapport sur la politique du patrimoine cinématographique.
Mis en minorité, Tacchella a réagi ce lundi matin, présentant sa démission par lettre. L'ex-président, en poste depuis trois ans, y rappelle que «la nomination d'un directeur relève du choix du président et de lui seul». Et en tire les conséquences : «En signe de protestation, j'ai décidé de donner ma démission».
Hier après-midi, un conseil d'administration extr