La séance de ce soir, organisée par l'association Light Cone, qui s'entête à montrer le cinéma expérimental, s'annonce particulièrement mystérieuse, hypnotique et plutôt stimulante pour le cortex cérébral. Elle est, en effet, consacrée à Nicolas Schöffer (1912-1992). Plus précisément, aux neuf réalisations cinématographiques aux quel les participa l'artiste «cybernéti que», «et non plus cinétique, comme tant d'observateurs l'ont dit par erreur», précise son épouse, Eléonore de Lavandeyra Schöffer. Agée de 76 ans, elle est musicologue de son état, mais également conservatrice-conférencière- webmaster (1)-démonstratrice du grand atelier de la Villa des arts à Paris, aménagé en 1965 et préservé en état de marche depuis l'accident cérébral de Schöffer en 1986 et sa mort en 1992.
En effet, la lecture décisive en 1948 de Norbert Wiener (Cybernetics, or Control and Communication in the Animal and the Machine) amena l'artiste, d'origine hongroise, installé en France depuis 1936, à réviser radicalement son travail. Remisant la peinture au placard, il adopte les technologies nouvelles, pour «créer la création», représenter la vie dans son principe et non dans ses objets matériels. La dématérialisation s'effectue après la première sculpture d'1 cm d'épaisseur, dans des structures en acier inoxydable munies de miroirs et plaques perforées, qui, tournant lentement, sont frappées temporellement par la lumière et décomposent l'espace alentour. Voilà pour le mouvement.
Effets aléatoires. Mais