Michel-Ange a vécu vieux puisqu'il est mort au seuil de ses 89 ans, et son activité est à la mesure de cette longévité. Sa stature hors du commun en a fait depuis longtemps le modèle de l'artiste achevé. Tel se présentait-il déjà dans les Vite de'più eccelenti pittori, scultori e architettori italiani de Vasari. Aussi n'est-ce pas à une révision à la hausse ou à la baisse de son immense fortune critique que prétend l'exposition de ses dessins conservés au Louvre. Elle vise plutôt à un éclairage diagonal, à la fois insolite et fertile.
Etudes d'élèves. S'appuyant sur la publication récente du catalogue raisonné de Paul Joannides, professeur à l'université de Cambridge, la manifestation rassemble une soixantaine de dessins auxquels on ajoutera onze copies de feuilles égarées ainsi qu'une dizaine d'études dues aux élèves de Michel-Ange. C'est peu et beaucoup. Peu au regard des pièces réunies, d'une part, aux Offices et à la maison Buonarroti de Florence, et, de l'autre, dans les collections de Londres et d'Oxford. Beaucoup, quand on pense à la quantité d'oeuvres détruites, par l'artiste lui-même, en particulier dans les dernières années de sa vie.
Sur les grands travaux michel-angelesques tels que la voûte de la Sixtine et son Jugement dernier, le musée ne possède aucun document, à l'exception insignifiante d'une unique feuille dessinée. La faiblesse de cette exposition est donc aussi sa force. Aucune prétention à l'exhaustivité, pour cause de vision lacunaire revendiquée, et