Le drapeau rose du groupe Wire reflotte. Pink Flag, premier Wire, 1977, l'un des albums fondateurs de la culture punk, reste une référence pour des générations de musiciens, d'Henry Rollins à Placebo en passant par Scanner.
Séparations. «Il nous a fallu sans arrêt jouer avec cette légende», constate Colin Newman. Trublion scénique gesticulant comme un adolescent dans des fringues trop larges , le chanteur du groupe est en privé un père de famille vivant dans une petite maison de Wimbledon (sud-ouest de Londres) avec sa femme (la chanteuse Malka Spiegel) et son fils. Modeste, il n'hésite pas à qualifier de «dépassés, plus vraiment intéressants» certains des vingt-et-un morceaux qui firent la renommée du groupe. Et précise d'emblée : «Nous ne sommes plus un groupe punk. Surtout, pas de nostalgie ni de commémoration.» Comme l'indique le titre de la tournée, «Flag : burning», il s'agit même de brûler le flambeau rose du mythe. «Détruire l'icône du passé, pour recréer du neuf.»
Wire est unique. Au cours de ses vingt-cinq ans de carrière, le groupe n'a existé que douze ans, les quatre musiciens s'étant séparés une dizaine de fois. Toute une zone d'ombre fait donc partie de la légende entretenue par des apparitions éclairs et des disques sortis discrètement. Pour Chris Darke, critique musical qui les suit depuis longtemps, «Wire ne fonctionne pas comme un groupe conventionnel, qui se "séparerait" puis "reformerait" ; plutôt un projet qu'on quitte souvent pour y revenir».
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