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Libération

L'art d'accrocher les vêtements au musée

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publié le 7 mai 2003 à 22h54

«Je ne change pas de façon de réfléchir quand je vois de l'architecture, de la vidéo, du mobilier ou des vêtements», explique Marie-Claude Beaud, directrice de la fondation du Mudam (musée d'Art moderne grand-duc Jean), à Luxembourg. «Lorsque j'achète, j'exige de chaque oeuvre, quelle qu'elle soit, la même force.» Son parcours l'a menée, à Paris, de la direction de la Fondation Cartier à celle de l'American Center. Avant de rejoindre le projet luxembourgeois, Marie-Claude Beaud était conservatrice générale des musées des Arts décoratifs à Paris. Les démarches artistiques qui l'intéressent s'inscrivent le plus souvent entre pénurie et abondance, dans le rapport de l'art au quotidien et au social. Ainsi les travaux du plasticien Hirschorn, de l'architecte Philippe Parreno ou du designer Marc Newson, présents dans le fonds du Mudam, sont souvent basés sur le banal, au même titre que certaines formes d'art visuel comme la vidéo, ou la création du site Internet du musée, commandée à l'artiste Claude Closki.

Interaction. Conçu par l'architecte Ieoh Ming Pei, le musée n'ouvrira ses portes qu'en 2005. En l'absence provisoire de lieu d'exposition, les oeuvres acquises ou coproduites par le Mudam sont considérées comme «un stock», une «banque de données nomade». «Cela permet de travailler avec d'autres, d'exister ailleurs, dans d'autres pays, de prendre des risques», explique Marie-Claude Beaud, pour qui la mobilité est devenue essentielle dans son travail. Elle anticipe ainsi pour les