Mercredi soir à Paris, après la fermeture des bureaux, on observait une inhabituelle agitation rue du Faubourg-Saint-Honoré, à deux pas de la salle Gaveau. Paparazzi en état d'alerte, attroupement sur le trottoir et ballet criard de limousines blanches dévoilant le pot aux roses sur leurs portières : «Show case privé de Madonna en live sur NRJ le 7 mai dès 21 h 00.»
Champagne rosé. Voilà : la radio préférée de l'industrie du disque chaperonnant un mini-concert verrouillé de la chanteuse, à l'occasion de la sortie d'un American Life, en forme de compte rond : vingt ans de carrière, dix albums. Passée une fouille réglementaire et zélée, environ 300 personnes font le pied de grue à l'intérieur de la Cantine, resto branchouille immaculé, transformé pour l'occasion en bunker saturé de groupies, invités professionnels (journalistes, commerciaux) et VIP en goguette (Luc Besson, Jean-Paul Gaultier...). Rien à manger mais beaucoup à boire (champagne rosé, gin tonic, vodka orange...) en attendant l'apparition de la Madonna qui, histoire de surligner l'événement, s'accorde trois quarts d'heure de décalage horaire : la mise à feu (et diffusion radio en direct) annoncée à 21 heures ne sera effective qu'à 21 h 45, devant une assistance mi-dévote, mi-dissipée, probablement à cause des vapeurs d'alcool et, surtout, d'une visibilité totalement nulle dans un endroit pas du tout configuré pour ce type d'exhibition.
Quoi qu'il en soit, la chanteuse doit remplir sa mission sans ciller. En lieu et