Quinze ans de musiques électroniques au Rex Club : ça commence à faire un bail. Jusqu'au 24 mai, ce haut lieu de la culture DJ à Paris célèbre l'aventure avec un festival conçu comme un cheminement rétrospectif, des premières heures de l'acid house à l'actuelle new wave de la club culture.
1988, dans le nord de l'Angleterre, à «Madchester», dance et rock vivent une tumultueuse idylle sous une pluie de gélules d'ecstasy et de «smiley» béats. A Paris, loin de ces turpitudes, le Rex Club ronronne. Interdit de concert en début de soirée à cause des guitares qui couvrent les dialogues du cinéma au-dessus, l'ex-dancing-restaurant construit dans les années 30 en même temps que la salle de projection et brièvement dirigé par Jean-Marie Rivière, se cherche. Rockab', rock indé, psyché... Christian Paulet, son directeur, va jusqu'à héberger une soirée Marc Dorcel, à la gloire du célèbre producteur de porno. «Deux hurluberlus travaillant pour les soirées londoniennes Heaven sont venus un jour prêcher la révolution dans mon bureau, se souvient Paulet. Je savais à peine de quoi ils me parlaient.»
«La maison». Baptisée «Jungle», la première soirée house du Rex a lieu un mardi de mai 1988. Colin Faver et Colin Holsgrove sont aux platines. «Sur le flyer, ils n'ont pas voulu écrire le nom de la boîte pour ne pas dérouter le public potentiel avec notre image trop rock.» C'est un premier jalon, il en faudra d'autres (notamment les soirées Wake Up de Laurent Garnier, dès 1991) avant que la scèn