«Gestion défaillante», «organisation incohérente», «produits non rentables», «course au chiffre d'affaires»... C'est une véritable volée de bois vert qu'inflige le rapport d'audit des services éditoriaux et commerciaux de la Réunion des musées nationaux (RMN), commandé par la nouvelle administratrice générale, Sophie Aurand, et dont Libération a pu se procurer une copie.
La RMN est prise dans une spirale infernale. En 2002, le déficit global atteint 4,8 millions d'euros, en dépit du succès d'expositions comme «Matisse-Picasso». Pour 2003, Sophie Aurand se refuse à toute prédiction (lire ci-dessous), mais, faute d'un redressement d'ici à la fin de l'année, le trou risque d'être encore plus profond.
La RMN est une entité hybride, qui sert aux musées nationaux à la fois de caisse centrale, de mutualité et de consortium. Elle édite des publications, monte des expositions, produit et diffuse des produits commerciaux, de la gomme au moulage. Quand il lui reste un peu d'argent, elle achète aussi des oeuvres d'art.
Subvention. Elle tire une part de ses ressources des droits d'entrée des musées comme le Louvre, Versailles ou Orsay. Répondant au désir d'indépendance des grands musées, Jean-Jacques Aillagon a entrepris de fermer cette robinetterie. Le 28 mars, un contrat d'objectifs et de moyens sur trois ans a été signé en ce sens avec le Louvre. Selon nos informations, Orsay et Guimet deviendront établissements autonomes le 1er janvier prochain. Ils pourront gérer leurs propres recettes