Samois-sur-Seine
envoyé spécial
Le maire passera au vieux cimetière cet après-midi. Il déposera une gerbe sur la tombe simple et proprette. Il y aura peut-être un discours. La famille Reinhardt s'est dit : et si on faisait un petit concert ? Le clan ne manque pas de musiciens et d'amis musiciens. Et puis finalement, non. Trop difficile de se mettre d'accord sur qui, quoi et comment. Les choses n'ont pas l'air simple chez les Reinhardt, mais les affaires de famille le sont-elles jamais ?
Le clan Reinhardt a établi son campement sur un terrain jouxtant le cimetière. Il y a là quatre petits-enfants de Django (de 7 à 53 ans) et leurs familles. Une quinzaine de personnes en tout. Un trou dans le grillage donne un accès direct au dernier repos de l'ancêtre, inventeur du jazz manouche et empereur du jazz tout court. Voilà pile cinquante ans qu'il dort ici, à Samois-sur-Seine, en Seine-et-Marne. Depuis 1983, la famille vient chaque année fleurir la tombe et assister au Festival Django Reinhardt (prochaine édition du 23 au 29 juin), dont elle est l'invitée d'honneur. Un séjour de deux mois et puis, comme d'habitude, les Samoisiens feront comprendre aux manouches qu'il faut partir.
Deux branches. Jacques et sa caravane sont arrivés dès le 18 avril. Jacques, 45 ans, est l'un des dix enfants de Lousson, le premier fils (mort en 1992) de Django. Son gîte est lumineux, bois clair et grands hublots. L'accueil est chaleureux. On passe des CD de Babik, l'autre fils (mort fin 2001) de Django. Des