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Libération
Critique

Le chemin de Ferrer

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publié le 17 mai 2003 à 23h02

Presque sept ans après l'incroyable épopée du Buena Vista Social Club, équipée exhumée par le guitariste Ry Cooder et filmée par Wim Wenders, les derniers héros de l'âge d'or de la musique cubaine continuent de faire individuellement un tabac. Comme ses compatriotes Compay Segundo ou Rubén González, Ibrahim Ferrer jouit d'une installation au pinacle aussi tardive qu'inespérée : le sémillant crooner septuagénaire, qui complétait sa mince pension de retraite en cirant des chaussures, fait désormais craquer le Carnegie Hall de New York, le Royal Albert Hall de Londres, l'Opéra de Sydney ou l'Orchard Hall de Tokyo. Fidèle à lui-même, le plus attendrissant de la troupe des papys du son garde sa candeur et sa générosité intactes face à l'ampleur du phénomène.

A guichets fermés. La tournée qui accompagne la sortie de son deuxième album solo, Buenos Hermanos («Bons Frères»), s'annonce triomphale (comme les précédentes) : le concert parisien de ce samedi étant complet, une date a été ajoutée. Et pour cause. Au casting de rêve, figurent le guitariste Manuel Galbán (leader de Los Zafiros, équivalent cubain des Platters dans les années 60), le contrebassiste Cachaíto López et le trompettiste «Guajiro» Mirabal (tous présents sur le CD, avec les prestigieux Anga Diaz, Chucho Valdés et, bien sûr, Ry Cooder et son fils Joachim). Parmi les dix-neuf instrumentistes présents sur scène, le vocaliste et improvisateur d'exception sera aussi entouré par quelques nouveaux venus précédés d'une rumeur