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Libération

Et Rembrandt reparut

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publié le 2 juin 2003 à 23h15

Regard malicieux dans un visage rond, le professeur Ernst Van de Wetering arrive échevelé sur son vélo hors d'âge devant la maison Rembrandt d'Amsterdam. Quelques minutes plus tard, il nous montre avec émotion un petit panneau de bois: un autoportrait de Rembrandt. Ce tableau inconnu, c'est lui qui l'a découvert. Et, cette semaine, il est visible chez Sotheby's Paris, avant sa mise aux enchères à Londres le 10 juillet, pour une estimation de 5,5 millions d'euros.

Intuition. Cette fabuleuse histoire commence il y a deux ans, quand, à l'occasion d'une exposition, une dame venant d'Ile-de-France a montré à l'expert de Sotheby's, Nicolas Joly, une reproduction, en noir et blanc, d'un portrait d'inspiration «rembranesque». A l'oeil nu, l'expert a pu constater que le tableau avait été considérablement repeint. De l'original ne subsistaient que des fragments. «Cependant, il y avait quelque chose, autour du nez et de la lèvre, qui me faisait penser au coup de brosse de Rembrandt.» Une intuition plutôt qu'une révélation. Nicolas Joly propose de faire des recherches. De ce panneau, son interlocutrice sait seulement qu'il avait été acheté par son père, Paul Page, à Drouot en 1956. Ce dernier avait toujours eu le sentiment qu'il pouvait s'agir d'un Rembrandt, dont la signature encore visible près de l'épaule était assortie d'une date : 1634 (Rembrandt a alors 28 ans). D'autres bribes de son histoire ont pu être reconstituées depuis, pointant que le tableau se trouvait en France dans la p